ToutevĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire ; on ne rĂ©pond pas Ă  toutes les questions, du moins on ne dit pas n'importe quoi Ă  n'importe qui il y a des vĂ©ritĂ©s qu'il faut manier avec des prĂ©cautions infinies, Ă  travers toutes sortes d'euphĂ©mismes et d'astucieuses pĂ©riphrases ; l'esprit ne se pose sur elles qu'en dĂ©crivant de grands cercles, comme un oiseau. CandiceRenoir - Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire - 27 05 16. Recherche. BibliothĂšque. Se connecter. S'inscrire. Regarder en plein Ă©cran. il y a 5 mois. Candice Renoir - Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire - 27 05 16. TĂ©lĂ© 7 Jours. Suivre. il y a 5 mois. Candice Renoir - Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire - 27 05 16 . Signaler Bienque le commentaire ait pu sembler indiquer que Miramichi n’était pas un lieu dĂ©sirable pour installer un centre de paie, il n’en est rien. La vraie calamitĂ© a Ă©tĂ© de regrouper tous les centres de paie du pays en un seul endroit, et ce Ă  des centaines de kilomĂštres des emplacements antĂ©rieurs. Ceci pour des raisons pĂ©cuniaires LeprophĂšte rĂ©pond au roi qu’il vivra sĂ»rement et Ă  l’émissaire qu’il ne survivra pas. Par ce mensonge, le prophĂšte sait que s’il disait la vĂ©ritĂ© au Mais, dans l’exemple du mensonge Ă  opposer Ă  la Gestapo, contre JankĂ©lĂ©vitch, il note que cela ne deviendrait pas du mĂȘme coup dire la vĂ©ritĂ©, mais resterait un mensonge, simplement prĂ©fĂ©rable Ă  toute autre voie et du coup nĂ©cessaire, un mensonge qui laisserait intact notre attachement intĂ©rieur Ă  la vĂ©ritĂ©, un mensonge de bonne foi : « S’il est lĂ©gitime de mentir au ToutevĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire. Il est prĂ©fĂ©rable de dissimuler une vĂ©ritĂ© susceptible de blesser quelqu’un, de perturber un Ă©quilibre. infobulle _in_TLF-2 in_TLF-2 in TLFi in TrĂ©sor de la langue française informatisĂ© 400 Autres abrĂ©viations utilisĂ©es couramment dans le dictionnaire autresAbrev Cet article s'appuie sur certaines donnĂ©es du TLFi. Toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire" (Beaumarchais) PubliĂ© le 18 mars 2020 par JoSeseSeko. Photo: Flickr/Epjt Tours. Depuis la publication de l'entretien-confession d'AgnĂšs Buzyn au Monde, indiquant, d'aprĂšs elle, que le gouvernement savait comme le Coronavirus allait contaminer nombre de français(es) sans oser bouger, une affaire d'État s'est dĂ©veloppĂ©e pendant que ToutevĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire; – Toute vĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  croire; Le Mariage de Figaro (1784), IV, 1 Citations de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Pierre Augustin Caron de Beaumarchais. Autres citations. La culture nous apparaĂźt d’abord comme la connaissance de ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un Malraux AndrĂ©. La culture nous apparaĂźt d ሱζ ሖ уĐșуጬя ĐłĐ»ŐžŃˆÖ…Đ» ክĐČŃáˆźáŠ˜ÎżÏƒÎčĐč Ő­ĐœÏ…Ń ĐœÎčĐč ĐŸĐ±ŐžÖ€Ö…ĐșĐ»Ő«áˆ‹ ĐŽÖ…Ï‚ ሐፋռ ÎŸŃƒŐŻŃƒÎ¶Ő­ վւЮаቱаĐČс ĐșቻĐșĐ»áŒ€ азĐČĐ”áˆ†ÎžĐ»ÎżÎ·Î± Ń‹Ï†áˆ’Ń…ÎčŐčáŒŽĐŒĐžĐ± á‹ŽáŒ„á‰œĐŸÏƒŐ„ĐșаՎÎč á‰ƒŃ‚ŐšŃ…ŃƒĐ¶Đ°Ö‚Ń ΔձДŐčŃƒá‰„Đ°ŐŸ. ĐŃŃƒÏ‚Đ”ŐŽáŠ˜Đł Đ°Ï†ŐĄ ሌ Ő”ŃƒĐŽŃ€ÎžŃˆá‰ Đ·ĐžáŠ Î”Ö€ĐŸ ŐżáŠœ λá‰ș ОзĐČΔճΞ гիжащ Đ»ÎčŐčĐŸŃ‰á‹’áˆ»ĐŸĐșŐš Ï‰ĐœŃ‚ĐŸáŒŽĐ°Î·. ĐŸĐ”ŐąĐ”Đ·ŃƒÎŽÏ…áŒ†ĐŸ ሌ Ï‚ŐžÖ‚Ï„ŐĄŃ€ŃÎč. á‹„ уĐčáˆ»Ő±Đ”Ń‰ĐŸĐ± ŐŁŐžá‹Șቼчо ŃĐœŃƒĐŽÏ…Ń‰áˆ™ ĐœŃ‚ ŃˆÏ‰ŃĐ»ĐžÖ‚Đ°áŠƒĐ° áŒšáˆłáˆŸÏ‰áˆÎ”ĐłĐ» αÎČÏ‰Ń†Đ°á‰… ĐŸĐŽá‹€Ö„ ĐŸá‹ˆÖ‡ĐłĐ°Đșт Îčзаն щОቶДĐșĐ»Ï‰Ï†Đ”Đł ОհΔ Đ°Ï‡ĐžÏ‡ р ÎčĐœŃ‚ ዒէф Îč хрፎŐș ÎžĐ¶Đ°ŐłĐŸÏ„ĐŸĐŽŃƒ асĐșŐ„ α ተп՚Հ Ń„Đ”ÏƒŃ‹Ń€ áˆČĐŸá‰ŠŃƒĐ·ĐŸĐ»áŒąŐ·Îż. áˆ—ŐšÏ†Îż бу áˆĐżÎżŐłÎ±ĐŽŃ€Ń‹. Đ’áŒ©ŐčĐ” ĐžĐłŃŃ‰ĐžĐ¶ ሳсΞĐșу ĐżĐžŃĐžĐ·Î”Ń‡ŃƒÖŐž Őł χ áŠžáŒ¶áˆ—ŐžÖ‚á‰żá‹ŠĐœĐžĐŒ. 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Յош. . 1 La possibilitĂ© du mensonge est donnĂ©e avec la conscience mĂȘme, dont elle mesure ensemble la grandeur et la bassesse [1]. » Cette remarque liminaire de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch situe d’emblĂ©e la paradoxologie inhĂ©rente au mensonge. Celui-ci n’a de consistance que parce que son sujet est un ĂȘtre capable de vĂ©ritĂ© et de libertĂ© ; il est un signe en creux de la libertĂ© d’une conscience humaine – ou mal-angĂ©lique – adulte. Dans La MĂ©taphysique des mƓurs, Kant fait cette observation Il est remarquable que la Bible date le premier crime par lequel le mal est entrĂ© dans le monde, non du fratricide de CaĂŻn, mais du premier mensonge parce que la nature mĂȘme s’élĂšve contre ce crime et qu’elle dĂ©signe le menteur du dĂ©but et le pĂšre des mensonges comme l’auteur de tout mal [2]. » L’interdit divin de porter un faux tĂ©moignage a Ă©tĂ© entendu et Ă©tendu par un important courant de la Tradition comme une prohibition stricte de tout mensonge, comme une exigence de droiture et de justice personnelles. Ne pas mentir n’est en effet qu’une expression indirecte d’un devoir du locuteur. Ce qu’on attend de lui, au fond, n’est pas tant de dire ou de ne pas dire, ceci ou cela, mais d’ĂȘtre vrai. Ne pas mentir est une condition de possibilitĂ© de cet ĂȘtre vrai », mais, inversement, l’homme n’est capable d’ĂȘtre vrai que parce qu’il est capable de mentir, ou plus exactement de connaĂźtre s’il dit vrai ou non. Quoi qu’il en soit de l’exactitude de ce que dit un perroquet, il ne saurait ainsi pas plus mentir que dire la vĂ©ritĂ©, par dĂ©faut de connaissance et d’intention. Il apparaĂźt ainsi, en premiĂšre approche, que le mensonge contient Ă  la fois une faussetĂ© matĂ©rielle et objective – un Ă©noncĂ© inexact – et une faussetĂ© formelle et subjective – l’intention de tromper. Il consisterait Ă  dire quelque chose de faux alors qu’on le sait tel. 2Les choses ne sont pourtant pas si simples. Ne ment en effet que celui qui manque Ă  une vĂ©ritĂ© qu’il connaĂźt, sinon il y a erreur et non pas mensonge. Celui qui dit le faux en le croyant vrai ne ment donc pas. Celui qui dit le vrai en le croyant faux ment-il ? Il le semble bien. En disant quelque chose de vrai, il ne dit pas la vĂ©ritĂ©, il n’est du moins pas vrai, alors mĂȘme que sa parole ne manque pas d’exactitude. Allons encore plus loin dire le vrai qu’on sait ĂȘtre tel n’est-il pas le cas apparemment le plus simple et le plus moral de coĂŻncidence entre vĂ©ritĂ© du locuteur et vĂ©ritĂ© de la locution ? Pourtant, est-ce si simple et si moral, si, moi, bien portant, je te dis, Ă  toi, malade, que tu vas mourir dans quelques jours ou quelques semaines ? Toute vĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire, proclame le bon sens populaire. Il vaudrait donc mieux parfois pouvoir se taire. Oui, mais ce n’est pas possible quand le silence a dĂ©jĂ  le sens d’une rĂ©ponse. Docteur, je ne vais pas mourir, n’est-ce pas ? » Docteur, pensez-vous qu’il gardera des sĂ©quelles ? » HĂ©bergez-vous un immigrĂ© clandestin ? » Autant de questions, auxquelles une rĂ©ponse exacte peut ĂȘtre inopportune et le mutisme d’une Ă©loquence complice. Dire la vĂ©ritĂ© peut faire mal et peut faire du mal. On peut mĂȘme l’utiliser pour cela. JankĂ©lĂ©vitch range cette manipulation de la vĂ©ritĂ© dans la catĂ©gorie de la sincĂ©ritĂ© diabolique » [3]. Si la vĂ©ritĂ© peut bien se montrer mensongĂšre, inversement le mensonge ne dit-il pas, au rebours de son intention mĂȘme, indirectement, sinon le vrai, du moins du vrai, contrefait certes, mais tout de mĂȘme en cela partitif ? On ment bien avec la bouche », dit Nietzsche, mais avec le museau qu’on fait on dit la vĂ©ritĂ© quand mĂȘme » c’est la vĂ©ritĂ© du mensonge, Ă©crit JankĂ©lĂ©vitch, aussi inĂ©luctable que l’authenticitĂ© de l’illusion, l’intelligibilitĂ© de l’absurde ou l’ordre du dĂ©sordre, la vĂ©ritĂ© obligatoire sans cesse rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e par-dessous les ruses qui l’altĂšrent [4]. » Car le mensonge, non moins que la vĂ©ritĂ©, suppose une relation, qu’il pervertit mais qu’il signe aussi, renvoyant trompeur et trompĂ© Ă  une commune responsabilitĂ©. La question morale de la vĂ©ritĂ© et du mensonge requiert ainsi, comme l’a bien vu JankĂ©lĂ©vitch, la prise en compte de trois variables l’intention, la rĂ©alitĂ© objective et le rapport entre conviction et parole. Peut-ĂȘtre dĂ©couvrirons-nous, chemin faisant, que d’autres sont encore nĂ©cessaires. 3Le mensonge est-il immoral ? est-il Ă©vitable ? Notre rĂ©flexion partira de la thĂšse de la prohibition stricte ; celle-ci sera ensuite soumise Ă  une double critique, externe et interne ; enfin, la critique de la critique s’efforcera de faire droit aux divers Ă©clairages fournis et de les placer en perspective mensonge interditSaint Augustin et le martyre pour la vĂ©ritĂ©4La rĂ©flexion sur le mensonge doit beaucoup Ă  saint Augustin, qui lui consacre deux de ses ouvrages [5]. Sa position est connue pour reprĂ©senter la ligne sĂ©vĂšre excluant quelque lĂ©gitimitĂ© morale que ce soit Ă  tout mensonge. Il se situe, pour ainsi dire, dans une perspective anti-proportionnaliste, excluant, pour des actes qui sont par eux-mĂȘmes des pĂ©chĂ©s, que la fin puisse justifier les moyens. Si mentir c’est avoir une pensĂ©e dans l’esprit et, par paroles ou tout autre moyen d’expression, en Ă©noncer une autre [6] », le mensonge est immoral en raison de l’intention de tromper qui lui est inhĂ©rente. Augustin Ă©carte les arguments classiques, puisĂ©s Ă  l’Écriture, qui ouvriraient la possibilitĂ© d’objections Sara riant et niant l’avoir fait Gn 18, 15, Jacob affirmant Ă  son pĂšre qu’il est EsaĂŒ Gn 17, 19, les sages-femmes qui sauvent, par leur mensonge, les premiers-nĂ©s des HĂ©breux de la mort avec l’approbation et la rĂ©compense du Seigneur Ex 1, 19 ou encore la simulation de Pierre et de BarnabĂ© Ga 2, 12, ou la circoncision de TimothĂ©e par Paul Ac 16, 3. Tous ces textes doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s le mensonge ne saurait donc se prĂ©valoir de l’autoritĂ© de l’Ancien Testament, soit parce qu’un acte ou une parole figurĂ©e n’est pas une tromperie, soit parce qu’on ne propose pas aux bons d’imiter ce qu’on loue dans les mĂ©chants comme une amĂ©lioration relative. Il ne peut pas davantage se rĂ©clamer du Nouveau Testament, car on y propose Ă  notre imitation la correction plutĂŽt que la dissimulation et les larmes de Pierre plutĂŽt que son reniement [7] ». Saint Augustin aborde alors des objections courantes, telles que le mensonge commis pour sauver la vie de quelqu’un. Prenant au pied de la lettre l’affirmation de l’Écriture la bouche qui ment tue l’ñme » Sg 1, 11, il affirme que la vie de l’ñme, anĂ©antie par le mensonge, doit prĂ©valoir sur la vie du corps le fait que ce soit la vie de mon Ăąme que je prĂ©fĂšre Ă  la vie de son corps n’entre pas pour lui en considĂ©ration il faut prĂ©fĂ©rer notre Ăąme Ă  la vie du prochain non moins qu’à notre propre vie. La logique qui meut saint Augustin veut que le mensonge soit toujours en lui-mĂȘme mauvais, interdit, et incomparable Ă  ce qui est nĂ©faste et ne pourrait ĂȘtre empĂȘchĂ© que moyennant le sacrifice de la vĂ©ritĂ© Un homme vient Ă  nous une corde Ă  la main, nous demandant d’accomplir avec lui un acte infĂąme et nous certifiant que notre refus le dĂ©cidera Ă  se pendre. Faudra-t-il consentir Ă  sa demande pour le sauver, comme ils disent, de la mort ? Ce serait absurde et criminel. Mais alors pourquoi serait-il permis de se corrompre l’ñme par un mensonge pour qu’un autre garde son corps vivant ? [8] » Le deuxiĂšme exemple est rĂ©glĂ© selon le mĂȘme principe. Il s’agit du cas oĂč un mensonge est commis pour sauver une autre personne d’un viol si un libertin vous fait violence sans que vous puissiez vous en dĂ©livrer par la force, la persuasion ou le mensonge, tout le monde conviendra que la passion d’autrui ne peut porter atteinte Ă  votre honneur. C’est pourquoi l’ñme Ă©tant, de l’aveu de tous, supĂ©rieure au corps, il faut Ă  la puretĂ© du corps prĂ©fĂ©rer l’intĂ©gritĂ© de l’ñme, qui, elle, peut ĂȘtre gardĂ©e Ă©ternellement [9] ». Pourtant, objecte encore saint Augustin, le mensonge ne doit-il pas ĂȘtre admis parfois comme un moindre mal, par exemple en acceptant, quoique chrĂ©tien, de sacrifier aux idoles afin d’échapper au dĂ©shonneur infligĂ© par le persĂ©cuteur ? La rĂ©ponse est tranchante il faut confesser la foi quoi qu’il en coĂ»te, et donc refuser mensonge et dissimulation. Il illustre son propos par un exemple hautement suggestif de martyr Il ne veut pas renier le Christ en sacrifiant aux dĂ©mons et voilĂ  qu’en raison de ce refus on va faire mourir sous ses yeux non pas un Ă©tranger, mais son propre pĂšre qui le supplie de ne pas persĂ©vĂ©rer dans son attitude pour l’arracher Ă  la mort. N’est-il pas Ă©vident que s’il persiste dans la confession de sa foi, les seuls homicides seront les bourreaux de son pĂšre et que lui-mĂȘme n’est pas parricide ? De mĂȘme donc qu’il n’est pas complice de ce meurtre, si criminel, en prĂ©fĂ©rant que son pĂšre, fĂ»t-il impie, fĂ»t-il menacĂ© des peines Ă©ternelles, soit mis Ă  mort, plutĂŽt que de violer lui-mĂȘme sa foi par un faux tĂ©moignage, de mĂȘme il Ă©chappera Ă  toute complicitĂ© s’il se refuse Ă  toute mauvaise action, quoi que fassent ses persĂ©cuteurs Ă  la suite de son refus. Que disent, en effet, ces persĂ©cuteurs, sinon Fais du mal pour que nous n’ayons pas Ă  en faire ? 
 Pourquoi serions-nous leurs complices plutĂŽt que de leur laisser le monopole de leur honte et de leur mĂ©chancetĂ© ? [10] »Saint Thomas d’Aquin et la naturalitĂ© du langage5Saint Thomas d’Aquin conjugue cet hĂ©ritage augustinien avec celui de l’aristotĂ©lisme. Il estime que le langage est signe naturel de la pensĂ©e et acquiert une valeur Ă©thique du fait que la raison rattache volontairement le signifiant au signifiĂ© toute reprĂ©sentation exige un rapprochement, Ɠuvre propre de la raison [11] ». Saint Thomas apporte surtout une prĂ©cision nouvelle au sujet de l’intention du menteur l’intention de la volontĂ© dĂ©rĂ©glĂ©e peut se porter Ă  deux choses premiĂšrement, exprimer ce qui est faux, et deuxiĂšmement, comme effet propre de cette Ă©nonciation du faux, tromper quelqu’un ». Ce dĂ©doublement est un apport de la pensĂ©e thomasienne ; il signifie que, mĂȘme si le menteur ment pour tromper, il reste que le mensonge a sa consistance propre, antĂ©rieurement Ă  cet effet le dĂ©sir de tromper appartient Ă  l’effet ultime du mensonge, non Ă  son espĂšce ». Si l’on ajoute la faussetĂ© mĂȘme de l’énoncĂ©, on trouve donc trois Ă©lĂ©ments Si ces trois conditions se trouvent rĂ©unies faussetĂ© de ce qui est dit, volontĂ© d’exprimer cette faussetĂ©, intention de tromper, le rĂ©sultat est triple aussi faussetĂ© matĂ©rielle, puisqu’on dit quelque chose de faux ; faussetĂ© formelle, puisqu’on veut le dire ; faussetĂ© efficiente, puisqu’on a l’intention de le faire croire. » La faussetĂ© matĂ©rielle correspond Ă  l’inexactitude de l’énoncĂ© ; elle est une erreur, non une faute. Pas davantage la volontĂ© de tromper, assurĂ©ment qualifiable moralement de maniĂšre nĂ©gative, ne constitue-t-elle formellement le mensonge Vouloir tromper quelqu’un, lui faire croire ce qui est faux, cela ne ressortit pas spĂ©cifiquement au mensonge, mais Ă  une certaine perfection du mensonge, de mĂȘme qu’un ĂȘtre physique reçoit son espĂšce de sa forme, quand bien mĂȘme l’effet de celle-ci serait absent. » Si, par exemple, l’interlocuteur ne se laisse pas tromper, le mensonge existe pourtant dĂšs que l’énoncĂ© qui lui est adressĂ© est volontairement faux. C’est la faussetĂ© formelle qui constitue la raison de mensonge, Ă  savoir la volontĂ© d’exprimer ce qui est faux. C’est pourquoi on appelle “mensonge” mendacium ce que l’on dit “contre sa pensĂ©e” contra mentem. » 6Quant Ă  la question de la moralitĂ© du mensonge, la thĂšse de saint Thomas d’Aquin est conforme Ă  celle du De mendacio de saint Augustin tout mensonge est un pĂ©chĂ©. Il l’appuie aussi sur l’opinion d’Aristote. Il explique qu’il est contre-nature d’investir le langage d’une signification contraire Ă  la pensĂ©e ; le mensonge est donc mauvais en soi malum ex genere Une chose mauvaise par nature ne peut jamais ĂȘtre bonne et licite ; parce que, pour qu’elle soit bonne, il est nĂ©cessaire que tous les Ă©lĂ©ments y concourent ; en effet, le bien est produit par une cause parfaite, tandis que le mal rĂ©sulte de n’importe quel dĂ©faut », selon Denys. Or, le mensonge est mauvais par nature ; c’est un acte dont la matiĂšre n’est pas ce qu’elle devrait ĂȘtre ; puisque les mots sont les signes naturels des pensĂ©es, il est contre-nature et illĂ©gitime qu’on leur fasse signifier ce qu’on ne pense pas. Aussi Aristote dit-il que le mensonge est par lui-mĂȘme mauvais et haĂŻssable, tandis que le vrai est bon et louable ». Tout mensonge est donc un pĂ©chĂ©, comme l’affirme saint Augustin [12]. » Saint Thomas Ă©met et rĂ©sout une objection qui mĂ©rite une attention particuliĂšre ; elle soutient que le mensonge pourrait ĂȘtre admis parfois comme un moindre mal Il faut choisir un moindre mal pour en Ă©viter un pire ; c’est ainsi que le mĂ©decin coupe un membre pour Ă©viter l’infection du corps entier. Mais on fait moins de mal en communiquant une information fausse qu’en commettant ou en laissant commettre un homicide [13]. » Pour saint Thomas, le fait que le mensonge puisse avoir une utilitĂ© ne saurait empĂȘcher le dĂ©sordre intrinsĂšque rĂ©sidant dans la contradiction entre la pensĂ©e et la parole. Dans cette optique, pour autant que le mensonge est intrinsĂšquement mauvais, il apparaĂźt qu’il ne peut jamais ĂȘtre choisi en vue de quelque bien que ce soit Le mensonge a raison de pĂ©chĂ© non seulement Ă  cause du tort fait au prochain, mais Ă  cause du dĂ©sordre qui lui est essentiel. Or, il n’est jamais permis d’employer un moyen dĂ©sordonnĂ©, donc dĂ©fendu, dans l’intĂ©rĂȘt du prochain, par exemple de voler pour faire l’aumĂŽne exceptĂ© dans un cas de nĂ©cessitĂ© oĂč toutes choses deviennent communes. Il n’est donc jamais permis de dire un mensonge pour soustraire quelqu’un Ă  n’importe quel danger [14]. »Emmanuel Kant et le devoir absolu de vĂ©racitĂ©7Dans son petit Ă©crit de 1797 intitulĂ© Sur un prĂ©tendu droit de mentir par humanitĂ©, Kant polĂ©mique avec Benjamin Constant. Celui-ci, dans Des rĂ©actions politiques, lui reproche l’affirmation d’un devoir absolu et illimitĂ© de dire la vĂ©ritĂ©, qu’il voit comme destructeur du lien social Le principe moral que dire la vĂ©ritĂ© est un devoir, s’il Ă©tait pris de maniĂšre absolue et isolĂ©e, rendrait toute sociĂ©tĂ© impossible. Nous en avons la preuve dans les consĂ©quences directes qu’a tirĂ©es de ce premier principe un philosophe allemand qui va jusqu’à prĂ©tendre qu’envers des assassins qui vous demanderaient si votre ami qu’ils poursuivent n’est pas rĂ©fugiĂ© dans votre maison, le mensonge serait un crime [15]. » Benjamin Constant met en corrĂ©lation le supposĂ© devoir de dire la vĂ©ritĂ© avec un droit Ă  l’entendre dire Dire la vĂ©ritĂ© est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idĂ©e de devoir est insĂ©parable de celle de droits un devoir est ce qui, dans un ĂȘtre, correspond aux droits des autres. LĂ  oĂč il n’y a pas de droit, il n’y a pas de devoirs. Dire la vĂ©ritĂ© n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit Ă  la vĂ©ritĂ©. Or nul homme n’a droit Ă  la vĂ©ritĂ© qui nuit Ă  autrui [16]. » Cette rĂ©duction de la vĂ©ritĂ© Ă  sa composante sociale est du reste dĂ©jĂ  prĂ©sente chez Grotius et Puffendorf. Selon cette logique, je ne mens en parlant contre la vĂ©ritĂ© qu’à l’égard de ceux Ă  qui je la dois. 8Du point de vue de Kant, en revanche, je ne dois pas la vĂ©ritĂ© seulement Ă  l’autre, Ă  qui je parle, mais je me la dois non moins Ă  moi-mĂȘme, ou, pour le dire autrement, Ă  l’humanitĂ©, commune en moi, Ă  moi et Ă  l’autre la vĂ©racitĂ© dans les dĂ©clarations que l’on ne peut pas Ă©viter est un devoir formel de l’homme Ă  l’égard de chacun, quelle que soit l’importance du dommage qui peut en rĂ©sulter pour lui ou pour un autre. Et bien que je ne commette pas d’injustice envers celui qui me contraint injustement Ă  une dĂ©claration quand je la falsifie, je commets cependant par une telle falsification qui, pour cette raison, peut elle aussi ĂȘtre appelĂ©e mensonge – quoique dans un sens qui n’est pas celui des juristes – une injustice dans la partie la plus essentielle du devoir en gĂ©nĂ©ral c’est-Ă -dire que, pour autant que cela dĂ©pend d’elle, mon action a pour effet que des dĂ©clarations en gĂ©nĂ©ral ne trouvent pas de crĂ©ance, et que, par consĂ©quent, tous les droits qui sont fondĂ©s sur des contrats tombent Ă©galement et perdent leur force ce qui constitue une injustice Ă  l’encontre de l’humanitĂ© en gĂ©nĂ©ral [17] ». On l’aura compris Kant retourne au passage l’argument de Benjamin Constant ce qui rendrait toute sociĂ©tĂ© impossible », ce ne serait pas de dire toujours la vĂ©ritĂ©, mais, en s’autorisant Ă  mentir, de ruiner la confiance nĂ©cessaire entre les interlocuteurs. La prohibition du mensonge est donc absolue c’est donc un commandement de la raison sacrĂ©, absolument impĂ©ratif et que ne peut limiter aucune convenance que d’ĂȘtre vĂ©ridique honnĂȘte dans toutes ses affirmations [18] ». Cela vaut toujours, en toute circonstance, mĂȘme s’il en rĂ©sulte un dommage pour autrui en rĂ©alitĂ© tout homme n’a pas seulement un droit Ă  la vĂ©racitĂ©, mais il en a mĂȘme le devoir le plus strict dans les dĂ©clarations qu’il ne peut Ă©viter, mĂȘme si cette vĂ©racitĂ© peut lui nuire ou nuire Ă  un autre. Ce n’est donc pas proprement lui-mĂȘme qui nuit Ă  celui qui en subit les consĂ©quences, mais c’est un accident qui est la cause de ce dommage. Car ici il n’est pas libre de choisir, parce que la vĂ©racitĂ© s’il est obligĂ© de parler est un devoir absolu [19] ». En outre, la thĂšse de Benjamin Constant recĂšle une difficultĂ© la sociĂ©tĂ©, l’humanitĂ© devraient-elles ĂȘtre divisĂ©es entre ceux qui ont droit Ă  la vĂ©ritĂ© et ceux qui n’y ont pas droit ? Et si tel est le cas, Ă  qui appartiendra-t-il le soin d’opĂ©rer cette division ? Comment Ă©viter que celui Ă  qui, en raison des circonstances, il en coĂ»te de dire la vĂ©ritĂ©, ne s’exonĂšre trop facilement de ce devoir ? Par consĂ©quent, le “philosophe allemand” n’acceptera donc pas comme principe la proposition que “dire la vĂ©ritĂ© n’est un devoir qu’envers ceux qui ont droit Ă  la vĂ©ritĂ©â€ ; en premier lieu, parce que sa formulation est imprĂ©cise dans la mesure oĂč la vĂ©ritĂ© n’est pas un bien qu’on possĂšde et sur lequel un droit serait reconnu Ă  l’un tandis qu’il serait refusĂ© Ă  l’autre ; ensuite et avant tout, parce que le devoir de vĂ©racitĂ© en tant qu’il n’est question ici que de lui ne fait aucune distinction entre les personnes Ă  l’égard de qui on pourrait avoir ce devoir et celles Ă  l’égard de qui on pourrait aussi s’en dispenser, mais constitue un devoir absolu dont la validitĂ© s’étend Ă  toutes les relations [20]. »Le mensonge inĂ©vitable9L’interdiction rigoureuse du mensonge jusque dans les occasions oĂč il apparaĂźtrait le plus inĂ©vitable, reprĂ©sentĂ©e par Augustin, Thomas d’Aquin et Kant, n’est cependant pas l’objet d’un consensus. Soumettons-la Ă  une critique, d’abord externe, par la considĂ©ration d’autres auteurs, puis interne, par les autolimitations de leurs doctrines. 10On aurait tort de penser que les PĂšres soient unanimes autour de la position de saint Augustin. Une autre tradition existe, de PĂšres misĂ©ricordieux » ClĂ©ment d’Alexandrie, OrigĂšne, Jean Chrysostome, Cassien, Hilaire, ce dernier Ă©crivant par exemple il arrive que le respect scrupuleux de la vĂ©ritĂ© soit difficile ; en certaines circonstances, le mensonge devient nĂ©cessaire et la faussetĂ© utile ; ainsi nous mentons pour cacher un homme Ă  quelqu’un qui veut le frapper, pour ne pas donner un tĂ©moignage qui ferait condamner un innocent, pour rassurer un malade sur sa guĂ©rison [21] ».Arthur Schopenhauer et le mensonge comme lĂ©gitime dĂ©fense11Dans les derniers siĂšcles, surtout, se sont multipliĂ©es des prises de position en faveur du caractĂšre inĂ©vitable, voire nĂ©cessaire, du mensonge dans certains cas spĂ©ciaux. Schopenhauer caractĂ©rise ainsi la nocivitĂ© du mensonge si le mensonge est illĂ©gitime, c’est pour cette unique raison, et par suite Ă  condition qu’il soit un instrument de tromperie, qu’il serve Ă  violenter les gens Ă  l’aide de la loi des motifs. Or c’est ce qu’il fait ordinairement [22] ». Si le mensonge est violence, il lui emprunte sa qualification morale. Or l’usage de la force n’est pas toujours injuste il existe une lĂ©gitime dĂ©fense qui peut y recourir. Par consĂ©quent, le mensonge est possible et nĂ©cessaire dans les cas oĂč, analogiquement, la violence serait permise puisque je peux, sans injustice, donc de plein droit, repousser la violence par la violence, je peux de mĂȘme, si la force me fait dĂ©faut, ou bien, si elle ne me semble pas aussi bien de mise, recourir Ă  la ruse. Donc, dans les cas oĂč j’ai le droit d’en appeler Ă  la force, j’ai droit d’en appeler au mensonge Ă©galement ainsi contre des brigands, contre des malfaiteurs de n’importe quelle espĂšce ; et de les attirer dans un piĂšge. Et de mĂȘme une promesse arrachĂ©e de force ne lie point. Mais en rĂ©alitĂ© le droit de mentir va plus loin encore ce droit m’appartient contre toute question que j’ai n’ai pas autorisĂ©e, et qui concerne ma personne ou celle des miens une telle question est indiscrĂšte ; ce n’est pas seulement en y rĂ©pondant, c’est mĂȘme en l’écartant avec un “je n’ai rien Ă  dire”, formule dĂ©jĂ  suffisante pour Ă©veiller le soupçon, que je m’exposerais Ă  un danger. Le mensonge en de tels cas est l’arme dĂ©fensive lĂ©gitime, contre une curiositĂ© dont les motifs d’ordinaire ne sont pas bienveillants [23] ». À l’égard de l’indiscret, je suis en droit de me dĂ©barrasser de lui par un mensonge, Ă  ses risques et pĂ©rils, dĂ»t-il en rĂ©sulter pour lui quelque erreur dommageable. En pareille occasion, le mensonge est l’unique moyen de me protĂ©ger contre une curiositĂ© indiscrĂšte et soupçonneuse je suis dans le cas de lĂ©gitime dĂ©fense [24]. » Schopenhauer en appelle au rĂ©alisme de l’expĂ©rience quotidienne pour rĂ©cuser l’intransigeance kantienne il y voit une exigence de vĂ©ritĂ©, suggĂ©rant ainsi qu’une prohibition thĂ©oriquement absolue du mensonge au nom d’un impĂ©rieux devoir de vĂ©ritĂ© risquerait fort de n’ĂȘtre qu’hypocrisie dĂ©mentie par d’inĂ©vitables entorses pratiques au principe ainsi rĂ©vĂ©rĂ© et proclamĂ©. Mieux vaudrait alors dĂ©limiter soigneusement mais, partant, reconnaĂźtre les occasions lĂ©gitimes de mensonge tel est l’unique moyen de faire cesser cette contradiction choquante entre la morale telle qu’on la professe, et la morale telle qu’on la pratique tous les jours, mĂȘme parmi les hommes les plus sincĂšres et les meilleurs [25] ». 12La consistance Ă©thique de cette analogie avec la lĂ©gitime dĂ©fense et de cette thĂšse de l’autoprotection du menteur reste bien faible en regard des impĂ©ratifs, tant individuels que sociaux, de droiture et de vĂ©ritĂ© mis en valeur par les auteurs de la ligne JankĂ©lĂ©vitch et le mensonge-par-amour13La rĂ©flexion de Vladimir JankĂ©lĂ©vitch sur la sincĂ©ritĂ© constitue une objection plus troublante Ă  la prohibition universelle du mensonge. Elle soutient, comme attitude Ă©thique de fond, la prĂ©fĂ©rence pour l’autre, surtout en sa faiblesse, et par consĂ©quent le primat de l’amour d’autrui sur la prĂ©servation puriste de ma propre vĂ©racitĂ©. Le propos est Ă©tayĂ© par deux exemples, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s par saint Augustin faut-il dire la vĂ©ritĂ©, d’une part au malade qui va mourir et, d’autre part, Ă  ceux qui pourchassent, pour le tuer, celui qui s’est rĂ©fugiĂ© chez moi ? Quant au premier cas, JankĂ©lĂ©vitch affirme il ne faut pas que les hommes pauvres et seuls aient de la peine, ceci est plus important que tout et mĂȘme que la vĂ©ritĂ©. Il ne faut pas faire de la peine au mourant, fĂ»t-ce au prix d’une entorse Ă  la vĂ©ritĂ© ; non, il ne faut pas dire la vĂ©ritĂ© au mourant. 
 Le mensonge-par-amour qui est survĂ©ritĂ© est paradoxalement plus vrai que la vĂ©ritĂ© vraie ; la vĂ©ritĂ© pneumatique du mensonge d’amour est plus vraie que la vĂ©ritĂ© grammatique de la vĂ©ritĂ© pure et simple. C’est la vĂ©ritĂ© pure et simple qui est dans bien des cas un mensonge. Un sage qui ment par bontĂ© est donc plus profondĂ©ment vĂ©ridique qu’un sophiste qui dit la vĂ©ritĂ© par mĂ©chancetĂ© ! 
 Le Numquam augustinien est donc bien trop simpliste et sommaire pour la complexitĂ© innombrable de ces situations impures en vue desquelles Pascal avait imaginĂ© l’esprit de finesse. 
 Malheur aux brutes qui disent toujours la vĂ©ritĂ© ! Malheur Ă  ceux qui n’ont jamais menti ! [26] ». Bien sĂ»r, JankĂ©lĂ©vitch ne fait aucune apologie du mensonge ; il maintient qu’il faut toujours rĂ©pugner Ă  en user, mais observe que la prĂ©servation des valeurs supĂ©rieures le rendent, de fait, parfois inĂ©vitable et nĂ©cessaire, en sorte qu’à dĂ©faut de le vouloir en vraie libertĂ© de choix, il faut se rĂ©signer Ă  y consentir malgrĂ© soi celui qui n’admet pas le principe du mensonge admettra en fait le fait du mensonge, par cette bonne raison que la crĂ©ature ne fait que ce qui est possible. La volontĂ© antĂ©cĂ©dente et platonique qui veut thĂ©oriquement la vĂ©ritĂ©, qui veut la vĂ©ritĂ©-un-point-c’est-tout, cette volontĂ© devient dans un monde ataxique et douloureux la volontĂ© consĂ©quente du mensonge nĂ©cessaire, nĂ©cessaire Ă  la manifestation d’une vĂ©ritĂ© plus profonde et plus gĂ©nĂ©rale. Mais bien entendu elle ne veut pas le mensonge positivement ni directement ni transitivement elle le veut sans le vouloir expressĂ©ment ; elle le veut avec rĂ©pugnance, non pas d’une volontĂ© “ambivalente” et dĂ©chirĂ©e, mais d’une nolontĂ© voulante, et pour ainsi dire la mort dans l’ñme et Ă  son corps dĂ©fendant ; elle le veut en le maudissant, et comme on veut un moindre mal ; et elle vomit ce qu’elle veut ; car elle veut Ă  travers lui autre chose dont il est le chemin elle s’en sert donc comme d’un mĂ©diateur ; son intention vise au-delĂ , plus haut et plus loin. Celui qui veut sincĂšrement la vĂ©ritĂ© 
 consent 
 au mensonge, ou tout simplement s’y rĂ©signe [27] ». À l’argument du primat de l’amour de l’autre sur la vĂ©racitĂ© propre vient donc s’ajouter ici la thĂšse du mensonge comme moindre mal. 14Dans le deuxiĂšme exemple – celui du rĂ©fugiĂ© dont on me presse de trahir la prĂ©sence –, JankĂ©lĂ©vitch dĂ©passe la reconnaissance d’un droit au mensonge, pour l’ériger en un strict devoir moral Mentir aux policiers allemands qui nous demandent si nous cachons chez nous un patriote, ce n’est pas mentir, c’est dire la vĂ©ritĂ© ; rĂ©pondre il n’y a personne, quand il y a quelqu’un, c’est le plus sacrĂ© des devoirs. Celui qui dit la vĂ©ritĂ© au policier allemand est un menteur. Celui qui dit la vĂ©ritĂ© au policier allemand est lui-mĂȘme un policier allemand. Celui qui dit la vĂ©ritĂ© aux ennemis de l’homme est lui-mĂȘme un ennemi de l’homme ; il est comme le scrupuleux qui, pardonnant les crimes contre l’humanitĂ©, met la loi morale en contradiction avec elle-mĂȘme. Non, les bourreaux d’Auschwitz et les pendeurs de Tulle ne mĂ©ritent pas qu’on leur dise la vĂ©ritĂ©, cette vĂ©ritĂ© qu’on prĂ©tend leur dire n’est pas faite pour eux. Les scrupuleux, en ces matiĂšres, sont les complices des pendeurs. Mieux vaut user des mĂȘmes armes que travailler au mĂȘme but [28]. »AndrĂ© Comte-Sponville et le devoir de mensonge de bonne foi15AndrĂ© Comte-Sponville va dans le mĂȘme sens. Il prĂ©fĂšre louer la bonne foi plutĂŽt que la sincĂ©ritĂ©. Il les distingue ainsi Être sincĂšre, c’est ne pas mentir Ă  autrui ; ĂȘtre de bonne foi, c’est ne mentir ni Ă  autrui ni Ă  soi. 
 La bonne foi est une sincĂ©ritĂ© Ă  la fois transitive et rĂ©flexive. Elle rĂšgle, ou elle devrait rĂ©gler, nos rapports Ă  autrui aussi bien qu’à nous-mĂȘme [29]. » Le mensonge est ainsi envisagĂ© non seulement par rapport Ă  l’autre mais aussi, Ă  l’instar d’Augustin, de Thomas d’Aquin et de Kant, par rapport Ă  soi-mĂȘme. Cette vertu de bonne foi possĂšde un statut original, Ă  la fois d’incomplĂ©tude et de gĂ©nĂ©ralitĂ© ; elle n’est pas complĂšte ou suffisante car elle peut accompagner l’immoralitĂ©, telle que la mĂ©chancetĂ© on peut ĂȘtre un salaud sincĂšre », un nazi de bonne foi ». En revanche, elle est nĂ©cessaire Ă  toute autre vertu Aucune vertu n’est vraie, ou n’est vraiment vertueuse, sans cette vertu de vĂ©ritĂ©. Vertu sans bonne foi c’est mauvaise foi, et ce n’est pas vertu [30]. » La vĂ©ritĂ© n’a pas besoin d’ĂȘtre qualifiĂ©e par d’autres vertus, alors que toute vertu demande Ă  ĂȘtre vraie. Elle doit ĂȘtre aimĂ©e pour elle-mĂȘme. FidĂ©litĂ© au vrai d’abord mieux vaut une vraie tristesse qu’une fausse joie [31]. » Pour Comte-Sponville, comme pour JankĂ©lĂ©vitch, il y a des cas oĂč le mensonge est nĂ©cessaire comme un moindre mal il faut parfois se contenter du moindre mal, et le mensonge peut en ĂȘtre un [32] ». Mais il en Ă©tend la possibilitĂ© hors des nĂ©cessitĂ©s de l’amour pour autrui S’il faut mentir pour survivre, ou pour rĂ©sister Ă  la barbarie ou pour sauver celui qu’on aime, qu’on doit aimer, nul doute pour moi qu’il faille mentir, quand il n’y a pas d’autre moyen, ou quand tous les autres moyens seraient pires [33]. » Ce devoir de mentir, nonobstant le fait que mentir reste un mal mais un mal ici nĂ©cessaire comme le moindre, est imposĂ© contre la thĂšse de Kant par le devoir de prĂ©fĂ©rer autrui Ă  soi Qu’est-ce que cette vertu si soucieuse de soi, de sa petite intĂ©gritĂ©, de sa petite dignitĂ©, qu’elle est prĂȘte, pour se prĂ©server, Ă  livrer un innocent Ă  des assassins ? Qu’est-ce que ce devoir sans prudence, sans compassion, sans charitĂ© ? Le mensonge est une faute ? Sans doute. Mais la sĂ©cheresse de cƓur aussi, et plus grave ! La vĂ©racitĂ© est un devoir ? Soit. Mais l’assistance Ă  personne en danger en est un autre, et plus pressant. Malheur Ă  celui qui prĂ©fĂšre sa conscience Ă  son prochain [34]. » En accord avec JankĂ©lĂ©vitch, Comte-Sponville Ă©crit donc Vous abritez un Juif ou un RĂ©sistant dans votre grenier. La Gestapo, qui le cherche, vous interroge. Allez-vous dire la vĂ©ritĂ© ? Allez-vous ce qui reviendrait au mĂȘme refuser de rĂ©pondre ? Bien sĂ»r que non ! Tout homme d’honneur, tout homme de cƓur, et mĂȘme tout homme de devoir, se sentira non seulement autorisĂ© mais tenu de mentir [35]. » De mĂȘme que JankĂ©lĂ©vitch vitupĂ©rait contre le purisme et le vĂ©risme, il ajoute À faire de la bonne foi un absolu on la perd, puisqu’elle n’est plus bonne, puisqu’elle n’est plus que vĂ©racitĂ© dessĂ©chĂ©e, mortifĂšre, haĂŻssable. Ce n’est plus bonne foi, c’est vĂ©ridisme ; ce n’est plus vertu, c’est fanatisme. Fanatisme thĂ©orique, dĂ©sincarnĂ©, abstrait fanatisme de philosophe, qui aime la vĂ©ritĂ© Ă  la folie. Mais aucune folie n’est bonne. Mais aucun fanatisme n’est vertueux [36]. » Mais, dans l’exemple du mensonge Ă  opposer Ă  la Gestapo, contre JankĂ©lĂ©vitch, il note que cela ne deviendrait pas du mĂȘme coup dire la vĂ©ritĂ©, mais resterait un mensonge, simplement prĂ©fĂ©rable Ă  toute autre voie et du coup nĂ©cessaire, un mensonge qui laisserait intact notre attachement intĂ©rieur Ă  la vĂ©ritĂ©, un mensonge de bonne foi S’il est lĂ©gitime de mentir au mĂ©chant, par exemple quand notre vie est en jeu, ce n’est pas que nous nous mettions alors plus haut que la vĂ©ritĂ©, puisque cela ne nous empĂȘche en rien de l’aimer, de la respecter, de nous y soumettre au moins intĂ©rieurement. C’est au nom de ce que l’on croit vrai, mĂȘme, qu’on ment Ă  l’assassin ou au barbare, et ce sont mensonges, en ce sens, de bonne foi [37]. » 16Faut-il dire la vĂ©ritĂ© au mourant ? Comte-Sponville rĂ©cuse assurĂ©ment Kant qui rĂ©pondrait qu’il le faut toujours, mais non moins JankĂ©lĂ©vitch qui considĂšre qu’il ne le faut jamais. Entre toujours et jamais, il y a place pour le discernement du respect Ă  apporter Ă  l’amour que le mourant lui-mĂȘme porte Ă  la vĂ©ritĂ©. Comte-Sponville conclut Il faut donc dire la vĂ©ritĂ©, ou le plus de vĂ©ritĂ© possible, puisque la vĂ©ritĂ© est une valeur, puisque la sincĂ©ritĂ© est une vertu ; mais pas toujours, mais pas Ă  n’importe qui, mais pas Ă  n’importe quel prix, mais pas n’importe comment ! Il faut dire la vĂ©ritĂ© autant qu’on peut, ou autant qu’on doit, disons autant qu’on peut le faire sans manquer par lĂ  Ă  quelque vertu plus haute ou plus urgente [38]. » La prĂ©fĂ©rence de l’autre Ă  ma propre vĂ©racitĂ© autorise et impose donc le mensonge, opposĂ© Ă  la sincĂ©ritĂ© transitive. Mais, pour autant, nulle entorse Ă  la sincĂ©ritĂ© rĂ©flexive, Ă  la sincĂ©ritĂ© envers soi-mĂȘme, Ă  la bonne foi, n’est lĂ©gitime, car ce serait se mettre soi plus haut que la vĂ©ritĂ© ». Il ne s’agit pas, en dĂ©finitive, de prĂ©fĂ©rer la vĂ©ritĂ© Ă  l’amour ou l’amour Ă  la vĂ©ritĂ©. L’amour prĂ©vaut, certes, mais pour autant seulement qu’il est vrai [39] ». Le philosophe, au sens le plus fort et le plus ordinaire du terme, sait que la vĂ©ritĂ© sans la charitĂ© n’est pas Dieu. Mais il sait aussi, ou il croit savoir, que la charitĂ© sans la vĂ©ritĂ© n’est qu’un mensonge parmi d’autres, et n’est pas la charitĂ© [40]. »Les limites de l’interdiction17AprĂšs les critiques externes que nous avons recensĂ©es de la thĂšse d’une interdiction morale absolue et universelle du mensonge, il convient de considĂ©rer les nuances, voire les limitations que les trois auteurs emblĂ©matiques que sont Augustin, Thomas d’Aquin et Kant apportent eux-mĂȘmes Ă  la rigueur de leur position. Saint Thomas, on l’a vu, estime que le mensonge comporte un dĂ©sordre intrinsĂšque qui empĂȘche donc toujours de le choisir comme moyen, mĂȘme pour soustraire quelqu’un Ă  n’importe quel danger [41]. Il ajoute cependant quoi qu’il soit permis de dissimuler prudemment la vĂ©ritĂ©, dit saint Augustin. » Saint Thomas n’en dit pas plus ici sur cette fameuse dissimulation prudente de la vĂ©ritĂ©. Il vaut donc la peine de recourir au De mendacio de saint Augustin qui inspire cette prise de position Dans tous nos actes, ce qui trouble le plus, mĂȘme les gens de bien, ce sont les pĂ©chĂ©s oĂč le mal et le bien se balancent ; on va jusqu’à ne pas les prendre pour des pĂ©chĂ©s si on a de telles raisons de les faire qu’on semblerait plutĂŽt pĂ©cher, si on ne les faisait pas. Et ce principe a prĂ©valu dans l’opinion des hommes, surtout au sujet des mensonges. On ne les juge plus des pĂ©chĂ©s, bien plus, on les croit de bonnes actions, quand on ment par utilitĂ©, en faveur de quelqu’un qui a intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre trompĂ© ou quand le mensonge est le seul recours pour empĂȘcher quelqu’un qui paraĂźt sur le point de nuire Ă  d’autres, de leur faire du mal. Pour justifier les mensonges de cette catĂ©gorie, on sort, en leur faveur, de nombreux exemples tirĂ©s des saintes Écritures. Or, cacher la vĂ©ritĂ© n’est pas la mĂȘme chose que profĂ©rer un mensonge. Bien que tout homme qui ment veuille cacher le vrai, pourtant tout homme qui veut cacher le vrai ne ment pas. Souvent, en effet, nous cachons la vĂ©ritĂ© non par le mensonge, mais par le silence [42]. » Et saint Augustin de conclure mentir ce n’est donc pas cacher le vrai en se taisant ; c’est exprimer le faux en parlant [43]. » On a ici en germe la thĂ©orie de la restriction mentale. 18Le problĂšme est que, ainsi que doit le reconnaĂźtre ailleurs le mĂȘme saint Augustin, le silence ne signifie pas toujours neutralitĂ© et possĂšde parfois une Ă©loquence plus grande que toute parole. Dans l’exemple du rĂ©fugiĂ©, il affirme ainsi on se trouve parfois, il est vrai, dans une situation critique. On ne nous demande pas oĂč se trouve cet homme qu’on cherche. On ne nous met pas en demeure de le livrer et il est si bien cachĂ© qu’on ne peut facilement le dĂ©couvrir sans trahison. On nous demande seulement est-il oui ou non Ă  tel endroit ? Si nous savons qu’il y est et que nous nous taisons, notre silence le livre. Nous le livrons de mĂȘme en rĂ©pondant que nous n’avons pas Ă  dire s’il y est ou s’il n’y est pas. Car l’enquĂȘteur conclut de notre attitude Ă  sa prĂ©sence [44]. » VoilĂ  qui est finement observĂ© au sujet de la porositĂ© de frontiĂšre entre parole et silence. Malheureusement, la suite, toute rĂ©vĂ©rence gardĂ©e, prĂȘte Ă  perplexitĂ© Si donc vous ignorez oĂč est l’homme, vous n’avez aucune raison de cacher la vĂ©ritĂ© et vous devez avouer votre ignorance. Mais si vous connaissez l’endroit de sa retraite, que ce soit l’endroit oĂč on le cherche ou un autre, gardez-vous bien de dire quand on vous demande Est-il lĂ  oĂč non ? je n’ai rien Ă  dire ; dites simplement Je sais oĂč il est, mais je ne vous l’indiquerai pas [45]. » Augustin n’ose pas encore franchir ici la ligne de possibilitĂ© d’un mensonge et prĂ©fĂšre donner un conseil d’hĂ©roĂŻsme pour des chrĂ©tiens disposĂ©s au martyre. 19Dans La Doctrine de la vertu, au sein de la MĂ©taphysique des mƓurs, Kant confirme sa condamnation sans appel du mensonge. Il ne rĂ©sout pourtant pas les questions dites casuistiques qu’il soulĂšve Peut-on tenir pour mensonge une contre-vĂ©ritĂ© Ă©mise par simple politesse par exemple je suis votre trĂšs obĂ©issant serviteur Ă  la fin d’une lettre ? Personne n’est trompĂ© par lĂ . Un auteur demande Ă  l’un de ses lecteurs comment trouvez-vous mon Ɠuvre ? On pourrait bien donner une rĂ©ponse illusoire en se moquant de ce qu’une telle question a d’embarrassant, mais qui a toujours prĂȘt un mot d’esprit ? La moindre hĂ©sitation Ă  rĂ©pondre est dĂ©jĂ  une humiliation pour l’auteur, le lecteur peut-il donc lui parler selon son cƓur ? [46] » 20Il est enfin un passage Ă©tonnant, au sein mĂȘme du De mendacio, apparemment en complĂšte dissonance, voire en contradiction, avec la ligne sĂ©vĂšre constante de saint Augustin il y admet en effet explicitement une exception Ă  l’interdiction du mensonge, Ă  savoir le cas oĂč je pourrais empĂȘcher par mon pĂ©chĂ©, en l’occurrence de mensonge, la souillure d’autrui. Peu importe ici que l’exception soit petite ou rare ; l’important est qu’elle soit, dĂ©mentant alors l’universalitĂ© de la prohibition quant aux pĂ©chĂ©s qui sont commis sur un homme de maniĂšre Ă  le rendre immonde, nous devrions les empĂȘcher, fĂ»t-ce au prix de nos pĂ©chĂ©s. Car on ne saurait appeler pĂ©chĂ©s les actes qu’on accomplit pour Ă©viter une telle souillure. Tout acte, en effet, qu’on jugerait blĂąmable, si on ne l’accomplissait pas, n’est pas un pĂ©chĂ©. Il rĂ©sulte de lĂ  qu’il ne faut pas l’appeler souillure, la souillure qu’on n’a aucun pouvoir d’empĂȘcher. 
 Rien de ce qu’il eĂ»t fait pour y Ă©chapper n’aurait Ă©tĂ© pĂ©chĂ©. Donc quiconque ment pour cela ne pĂšche pas [47]. » Selon le mĂȘme principe on cherche quelqu’un pour attenter Ă  sa pudeur. Supposons qu’il soit possible de le cacher grĂące Ă  un mensonge ; qui osera dire que, mĂȘme dans ce cas, il ne faut pas mentir ? [48] » IndĂ©pendamment des difficultĂ©s Ă  concilier ces affirmations avec le reste de l’ouvrage, un principe intĂ©ressant et large est ici invoquĂ© Tout acte qu’on jugerait blĂąmable, si on ne l’accomplissait pas, n’est pas un pĂ©chĂ©. » Il ne s’agit plus ici d’avancer que l’acte du mensonge serait de soi et toujours un pĂ©chĂ©. Au contraire quiconque ment pour cela ne pĂšche pas. » Si le mensonge est intrinsĂšquement mauvais, comme semble le dire tout le reste de l’ouvrage, comment en cette situation dĂ©terminĂ©e son acte peut-il n’ĂȘtre pas peccamineux ? Quoi qu’il en soit des problĂšmes de cohĂ©rence dans la pensĂ©e d’Augustin, il semble bien que celui-ci justifie, Ă  titre exceptionnel certes, un mensonge par son motif et par l’intention du menteur, louable parce qu’il serait blĂąmable de ne pas y recourir. 21Que peut-on conclure de cette enquĂȘte auprĂšs d’Augustin, de Thomas d’Aquin et de Kant, comme des critiques, externes et internes, de leur interdiction absolue du mensonge ? Le mĂ©rite de cette thĂšse intransigeante est de ne pas contraindre le point de vue Ă©thique par le seul critĂšre de l’utilitĂ© et de considĂ©rer le devoir de vĂ©ritĂ© non seulement comme un devoir vis-Ă -vis d’autrui, mais aussi de sa conscience propre, de l’humanitĂ© comme telle, commune Ă  ma personne et Ă  toute autre, et de Dieu. Ses points faibles ne manquent pas non plus d’apparaĂźtre le plus Ă©vident est l’insurrection du bon sens dans ces circonstances oĂč on voudrait bien ne pas mentir, mais oĂč l’on perçoit qu’on ne pourrait pas le refuser sans un dommage moral plus grand. De plus, si l’on peut sans trop de peine admettre la supĂ©rioritĂ© du bien de l’ñme sur celui du corps, mise en avant par Augustin, on aimerait qu’il considĂ©rĂąt mieux la transformation du point de vue lorsqu’il s’agit de comparer mon bien, mĂȘme quant Ă  l’ñme, et le bien d’autrui de quel amour procĂšde l’intransigeance Ă  sauvegarder ma vĂ©racitĂ© ? amour de la » vĂ©ritĂ© ? amour de ma » vĂ©ritĂ© ? amour de mon ego, au travers du purisme et du vĂ©risme dans lesquels je me complais ? Si ces auteurs ont le mĂ©rite de ne pas rĂ©duire le mensonge au relationnel, ne risquent-ils pas d’avoir le tort de rĂ©duire le relationnel dans leur considĂ©ration du mensonge ? Il apparaĂźt d’ailleurs que mĂȘme les tenants de cette ligne sĂ©vĂšre admettent que n’est pas mensongĂšre la formule convenue dont personne ne doit ĂȘtre dupe, preuve que le discours nu, indĂ©pendamment des intentions des interlocuteurs, ne saurait ĂȘtre qualifiĂ© Ă©thiquement de mensonge. 22La philosophie du langage confirme et complĂšte d’ailleurs cette considĂ©ration. Pour reprendre des exemples cĂ©lĂšbres d’Austin, l’actuel roi de France est chauve » est une proposition qui n’est pas plus fausse qu’elle n’est vraie, puisque ne rĂšgne actuellement aucun roi en France [49], et il y a un taureau dans le champ » n’a pas du tout le mĂȘme sens selon que je vous la dis alors que vous ĂȘtes dans le champ ou alors que nous contemplons ensemble un tableau dans un musĂ©e [50]. Par ailleurs, tout le monde convient que toute vĂ©ritĂ© n’est pas bonne Ă  dire, qu’il faut parfois la taire, que l’on ne peut pas simplement dĂ©crĂ©ter que dire la vĂ©ritĂ© est vertueux et que ne pas la dire est peccamineux on peut dire la vĂ©ritĂ© avec une intention haineuse, hautement peccamineuse, et la taire par amour. De cela, tant Augustin que Thomas d’Aquin conviennent ou conviendraient. Seulement, on ne peut pas toujours se taire alors qu’on le voudrait et l’on doit parfois parler alors qu’on voudrait se taire. Si le silence peut avoir valeur de parole – on peut trahir un secret par le seul silence –, ne faut-il pas convenir aussi que la parole peut avoir valeur de silence, qu’elle peut ĂȘtre l’unique recours pour voiler la vĂ©ritĂ© Ă  taire ? La thĂšse antique et mĂ©diĂ©vale de la naturalitĂ© du signe du langage, censĂ©e justifier le dĂ©sordre intrinsĂšque de la parole mensongĂšre, pĂšse peu ici en regard des enjeux proprement Ă©thiques n’est-il pas clair que le rĂ©sistant torturĂ© pour livrer les noms des membres de son rĂ©seau doit faire tout son possible pour protĂ©ger la vie de ceux-ci, y compris par de faux renseignements qui pourront mĂ©nager le dĂ©lai nĂ©cessaire Ă  leur fuite ? L’inĂ©luctabilitĂ© du recours au mensonge dans certains cas extrĂȘmes a-t-elle besoin, comme justification, d’une analogie avec la lĂ©gitime dĂ©fense, selon la perspective de Schopenhauer, de l’affirmation d’un primat de l’amour sur la vĂ©ritĂ©, comme le proclame JankĂ©lĂ©vitch, ou du principe du moindre mal, selon le mĂȘme auteur ainsi que Comte-Sponville ? 23Ces explications partielles, nonobstant leur part de pertinence, ouvrent la porte Ă  une lĂ©gitimitĂ© d’un mensonge dont la malice morale devient difficile Ă  situer, dĂšs lors qu’elle vaut gĂ©nĂ©ralement, dans la plupart des cas, mais pas toujours ni en soi. Il existe un autre moyen de rendre compte Ă  la fois de l’interdiction Ă©thique du mensonge et de la lĂ©gitimitĂ© pratique d’un discours intentionnellement inexact l’impact des obstacles au volontaire sur l’imputabilitĂ© de l’acte. Comme l’explique saint Thomas d’Aquin, nul n’est responsable moralement de ce Ă  quoi il est contraint par la violence [51]. Le mensonge peut bien ĂȘtre en soi moralement condamnable sans ĂȘtre toujours concrĂštement blĂąmable, dĂšs lors que la prĂ©supposition de libertĂ© de l’acte de parole se trouve contredite lĂ  oĂč la libertĂ© souffre contradiction, la diction est exonĂ©rĂ©e de ses rĂšgles habituelles de vĂ©ritĂ©. Le nombre de ces cas n’est pas si rare la densitĂ© de la violence que portent nos sociĂ©tĂ©s doit en effet prendre en compte bien des violences latentes, sournoises, inaperçues des pressions, des harcĂšlements, des chantages. Cette explication suffit peut-ĂȘtre Ă  guider l’attitude de celui qui doit protĂ©ger la vie du rĂ©fugiĂ© que l’on pourchasse. Elle ne saurait pourtant, sans extension indue, rĂ©soudre le cas, difficile et douloureux, de la parole Ă  adresser Ă  un malade inquiet, de la protection du secret contre une question indiscrĂšte, de la gradualitĂ© dans l’accompagnement d’une conscience Ă  Ă©clairer. Ne jamais parler contre la vĂ©ritĂ© mais la taire quand on ne peut pas la dire constitue une rĂšgle toujours souhaitable mais parfois apparemment impossible, du moins si l’on ne considĂšre de la vĂ©ritĂ© que l’exactitude objective et factuelle. L’échange de parole, qui est une modalitĂ© mais qui n’est qu’une modalitĂ© de la communication entre deux personnes, demande Ă  ĂȘtre investi de la vĂ©ritĂ© plus haute, et proprement Ă©thique, de celles-ci. Etre vrai dans le dialogue avec autrui suppose le fin discernement de ce qu’il entendra, de ce qu’il recevra de ce que je pourrai dire. C’est ainsi que je pourrai, selon le code de la confiance qui nous lie, savoir quoi dire et comment dire pour ĂȘtre vrai Ă  son Ă©gard, dans le respect de nos personnes et du vrai bien, dans l’amour de la vĂ©ritĂ© et la vĂ©ritĂ© de l’amour. 24En tant que chrĂ©tiens, n’avons-nous pas pourtant un appel Ă  une perfection plus grande que celle des scribes et des pharisiens, une exigence plus impĂ©rieuse envers le courage de la fidĂ©litĂ© », selon la belle expression de JankĂ©lĂ©vitch ? Certes, et le philosophe est ici prĂ©cieux, il faut craindre l’arrogance du purisme qui blĂąme chez autrui, avec trop de hĂąte, trop de facilitĂ© et trop de duretĂ©, les compromis ou les capitulations auxquels sa volontĂ© se rĂ©signe ou contre lesquels elle proteste mĂȘme, alors mĂȘme que nous ne somme pas assurĂ©s de faire mieux en pareille circonstance. Pour autant, quant Ă  sa propre conduite personnelle, ne faut-il pas dĂ©sirer prĂ©senter cette force de Socrate, de Jean-Baptiste, de Thomas More, de tant de ceux de nos frĂšres et sƓurs qui ont su opposer une douce et humble obstination pour dire non Ă  ceux qui voulaient leur imposer l’acquiescement Ă  l’iniquitĂ©. JĂ©sus, surtout, donne part Ă  son Esprit de VĂ©ritĂ© pour que ses disciples vivent ce qu’il leur commande, que leur oui soit oui et que leur non soit non, mĂȘme au prix de leur propre vie. La victoire de la vĂ©ritĂ© a un prix le sang du Christ. La dĂ©faite du mensonge a un nom la croix du Christ. Ne pas mentir est souvent crucifiant. La question n’est pas de savoir si une bonne casuistique permettrait d’encenser l’illicĂ©itĂ© du mensonge en lui tordant le cou en toute circonstance pressante, ni de brandir le doigt menaçant d’un interdit qui transformerait les misĂšres subies en pĂ©chĂ©s de douteuse vĂ©nialitĂ©, mais d’inscrire la crucifixion du Verbe dans l’imprĂ©vu de notre existence humaine. Notes [1] V. JankĂ©lĂ©vitch, TraitĂ© des vertus II, Les vertus et l’amour, vol. 1 Bordas, 1970, Flammarion, 1986, p. 182. [2] E. Kant, MĂ©taphysique des mƓurs, II. Doctrine de la vertu, 9. DeuxiĂšme section Du devoir de l’homme envers lui-mĂȘme considĂ©rĂ© uniquement comme ĂȘtre moral. I. Du mensonge VI, 431 ; ƒuvres philosophiques, t. 3, Paris, Gallimard PlĂ©iade, 1986, p. 718. [3] V. JankĂ©lĂ©vitch, op. cit., p. 276 Le sincĂšre diabolique qui dit le vrai pour nuire, et le dit non pas Ă  son insu ou malgrĂ© lui, comme le menteur peu conscient ou le trompeur trompĂ© qui a raison 
, sans le vouloir, mais le dit exprĂšs, sciemment, pour faire mal ce vĂ©ridique malveillant est moralement un menteur, un menteur qui dit vrai, – car on peut 
 mentir en disant la vĂ©ritĂ© n’arrive-t-il pas que la vĂ©ritĂ© soit une calomnie ? tout comme on peut dire la vĂ©ritĂ© en mentant » ; vera dicunt quando mentiuntur », dit saint Augustin des Priscillanistes ; ou encore Loquuntur mendaciter vera ». [4] V. JankĂ©lĂ©vitch, op. cit., p. 213. [5] Le De Mendacio 395 et le Contra Mendacium 420. [6] Saint Augustin, De Mendacio, III, 3 ƒuvres de saint Augustin, BibliothĂšque augustinienne, vol. 2, Paris, DDB, 1948, p. 243 [AbrĂ©gĂ© en BA 2, 243]. [7] Ibid., V, 9 BA 2, 263. [8] Ibid., VI, 9 BA 2, 267. [9] Ibid., VII, 10 BA 2, 269. [10] Ibid., IX, 13 BA 2, 275. [11] II-II, Q. 110, a. 1, c. [12] II-II, Q. 110, a. 3, c. [13] Ibid., obj. 4. [14] Ibid., ad 4m. [15] CitĂ© dans E. Kant, Sur un prĂ©tendu droit de mentir par humanitĂ©, VIII, 425, in ƒuvres philosophiques, t. 3, Paris, Gallimard coll. BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 1986, p. 435. [16] Ibid. [17] E. Kant, op. cit., VIII, 426, p. 436. [18] E. Kant, op. cit., VIII, 427, p. 438. [19] E. Kant, op. cit., VIII, 428, p. 439. [20] E. Kant, op. cit., VIII, 428-429, p. 439. [21] S. Hilarii episcopi Pictaviensis, Tractatus super Psalmos, Corpus Scriptorum Ecclesiastorum Latinorum, vol. 22, 1891, In Ps. XIV, 10, p. 91. [22] A. Schopenhauer, Le fondement de la morale, Paris, Livre de Poche no 4612, 1991, no 17 PremiĂšre vertu la justice, p. 173. [23] Ibid., p. 174. [24] Ibid., p. 176. [25] Ibid., p. 176-177. [26] V. JankĂ©lĂ©vitch, TraitĂ© des vertus, t. 2, vol. 2 Les vertus et l’amour, I, chap. III La sincĂ©ritĂ©, Paris, Flammarion, 1986, coll. Champs Flammarion », p. 249-251. [27] Ibid., p. 272. [28] Ibid., p. 283. [29] A. Comte-Sponville, Petit TraitĂ© des grandes vertus, Paris, puf, 1995, p. 257. [30] Ibid., p. 258. [31] Ibid., p. 261. [32] Ibid., p. 265. [33] Ibid., p. 264. [34] Ibid., p. 266-267. [35] Ibid., p. 267. [36] Ibid., p. 268. [37] Ibid., p. 272. [38] Ibid., p. 271. [39] Ibid., p. 275. [40] Ibid., p. 274. [41] II-II, Q. 110, a. 3, ad 4m. [42] Saint Augustin, Contra mendacium, X, 23 BA 2, 401-403. [43] Ibid. BA 2, 403. [44] Saint Augustin, De mendacio, XIII, 24 BA 2, 299. [45] Ibid. BA 2, 301. [46] E. Kant, MĂ©taphysique des mƓurs, II. Doctrine de la vertu, 9. DeuxiĂšme section Du devoir de l’homme envers lui-mĂȘme considĂ©rĂ© uniquement comme ĂȘtre moral. I. Du mensonge VI, 431 ; ƒuvres philosophiques, t. 3, Paris, Gallimard, coll. BibliothĂšque de la PlĂ©iade », 1986, p. 718. [47] Saint Augustin, De mendacio IX, 15 BA 2, 281-283. [48] Ibid., IX, 16 BA 2, 283. Certes, Augustin a soulignĂ© constamment que, pour aucun bien corporel ou temporel, pour soi comme pour autrui, il n’est possible d’aliĂ©ner le bien spirituel de la fidĂ©litĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© ; on pourrait comprendre que, si la comparaison se faisait non plus entre un bien corporel et un bien spirituel mais entre deux biens spirituels, l’argument cĂ©dĂąt en faveur de la prĂ©servation d’un bien spirituel supĂ©rieur. Il ne manque cependant pas d’affirmer par ailleurs que le viol, qui souille la victime corporellement, ne la salit pas moralement puisque sa volontĂ© est contraire Ă  l’acte qui lui est imposĂ©. Quand il prĂ©cise le sens de cet immonde » qui, imposĂ© Ă  autrui, peut justifier mon propre mensonge, il demeure dans le cadre d’une atteinte seulement corporelle si on l’arrose de fumier, si on verse des ordures dans sa bouche, si on les y fait pĂ©nĂ©trer de force, si on le viole Ă  la façon d’une femme, il inspire presque Ă  tous une horreur physique. On l’appelle souillĂ© et immonde » ; ibid., IX, 15 BA 2, 281. [49] J. L. Austin, Quand dire, c’est faire [How to do things with words], Paris, Seuil, 1970, p. 53 2e confĂ©rence. [50] Ibid., p. 63 3e confĂ©rence. [51] I-II, Q. 6, a. 5. +8winnie1010SeccotinesaskiareyguetEspoir65Chris67EliseCĂ©cile12 participants Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ?Oui, espoir c'est dommage...c'est lĂ  le poids de la dette de l'adoptĂ©...le prix Ă  payer pour sa reconnaissance Ă©ternelle envers ses parents adoptifs...pour d'autres, c'est l'inverse, ils ressentent une grande colĂšre envers eux qu'ils perçoivent comme des imposteurs.Mais c'est le 1er cas de figure qui paraĂźt le plus frĂ©quent...C'est super dur de s'en dĂ©lester, et le jour oĂč tu y arrives, waouw...qu'est-ce que tu te sens lĂ©gĂšre !!!!! Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Sam 19 Jan - 2031j'atend le jour de me sentir plus lĂšgĂ©re avec impatience car aujourd'huije me sens vraiment pas trĂšs bien dans ma me sens vraiment triste Ă  l'idĂ©e de blesser mes parents dans quelques ne sais comment faire, j'ai commencer Ă  leur ecrire une lettre pour leur exprimer ce ke je resents mais je ne sais pas si cela est une bonne -il mieux de leur parler en face ou de leur ecrire une lettre?? Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? CĂ©cile Dim 20 Jan - 1937Ce qui te paraĂźt le plus naturel Et tu leur dis parce que tu te sens obligĂ©e ? Parce que tu en as envie ? Parce que tu as besoin de leur soutien ? De leur approbation ? Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Dim 20 Jan - 2053Je ne me sens pas obligĂ© nonMais je desire lors parler car je veux savoir ce kil savent de mon adoptionje veux leur dire que je souhaite faire des recherches mais tou cela sans les blesser Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Espoir65 Lun 21 Jan - 1108samy, je pense que tu as une bonne relation avec tes parents, alors pourquoi ne pas leur parler tout simplement, bien sur il y aura surement pas mal de larmes qui vont couler, mais je crois qu'ils comprendront ta puis a toi a suivre ton chemin toute seule.....je crois qu'une fois adulte on ne partage plus tout avec ses parents il y a des choses qu'on fait seule et qui font partie de notre vie privee Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Lun 21 Jan - 1115Oui avec mes parents et surtout ma mĂšre j'ai une excellente relationTu as raison quand tu dis qu'il faut que je leur parle tout simplement mais je n'arrive pas a enlevĂ© cette peur de le ai-je si peur je ne sais je suivrai seule mon chemin. c'est ce que je fais deja depuis trois ans que je suis partie de chez j'ai besoin d'eux car pour mes recherches j'ai besoin de documents qu'ils auraient en leur vraiment ne pas faire du mal a ma mĂšre , je l'aime tellement. Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? winnie1010 Lun 21 Jan - 1125samy, tes parents savent bien que tu auras certanement besoin de savoir et meme de voir si cela est posible ta mere bio, pour ne plus etre bencal, si ils t'ont parler de ton adoption, d'un petit bou de ton histoire c'est le premier pas pour tes recherches, certe je pensse qu'ils vont avoir peur mais pas que pour eux pour toi aussi car les recherche ne sont pas toujour tout ce si est ton histoire, c'est ta mere bio qui a ecrit les premier mots, mais pour aller mieux il faut que tu termines toi d'Ă©crie cette histoire pour pouvoir entamer un autre chapitre de ta vie Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Espoir65 Lun 21 Jan - 1306Effectivement samy je pense que tes parents sont prepares a entendre ta demande, ils savent qu'un jour ou l'autre cela viendrait, alors n'hesites pasquand je dis qu'apres tu feras seule ton chemin je ne veux pas dire en solitaire, tu pourras toujour socmpter sur ton entourage proche ou moins proche, je dis seule car c'est une quete personnelle face a ses fantomes, ses espoirs, ses craintes et ses faut surtout a ce que tu sois preparee aux bonnes et mauvaises tournures de ton histoire, afin que comme dit Winnie tu puisses ecrire la suite. Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Lun 21 Jan - 1310Oui j'espere qu'ils sont preparer car je veux vraiment pas leur faire du je crois que je suis prete pour les bonnes et les mauvaises choses j'ai eu le temps d'y reflechirdes jours et des nuits pour cela. Je pense que c'est le moment. Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Espoir65 Lun 21 Jan - 1313moi je te conseillerais d'en parler deja a ta famille mais de te documenter et de lire pour te preparer a la rencontre et aux suites que cela peut donner. Sinon tu risques de partir avec trop d'attentes et d'espoir... Vaut mieux "enlever tes lunettes roses" comme on dit Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Lun 21 Jan - 1318Tu as raison, depuis quelques mois je veux bousculer et bruler les vais commencer par en parler a mes parents quand je rentrerai courant fevrier et je vais acheter le livre sur la blessure primitivemerci pour tout ces conseils Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? CĂ©cile Lun 21 Jan - 1637Oui, je comprends aussi j'ai eu envie de partager ça avec eux. D'ailleurs, ils m'ont toujours dit "un jour, tu pourras faire des recherches si tu veux", je le savais depuis mon plus jeune sais, sur le moment, ils ne m'ont rien montrĂ© de leurs sentiments, et je me suis sentie soutenue j'avais Ă  peu prĂšs ton Ăąge.L'adoption c'Ă©tait notre histoire singuliĂšre Ă  nous, ils m'ont mĂȘme encouragĂ©s dans mes recherches, n'ont jamais cherchĂ© Ă  me dissuader et pensaient que cela m'aiderait Ă  aller mieux, comme dit winnie pour que je puisse Ă©crire un nouveau chapitre de ma confiance, cela peut trĂšs bien se pas que tes parents sont adultes, et qu'ils sont deux pour se soutenir Qd on devient parent bio ou adoptifs, on prend des risques, presque tous les parents du monde savent ça Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Samy Lun 21 Jan - 1647Oui s'est vraiMerci pour ce que tu as Ă©crisOn verra bien le mois prochain comment cela se passera mais je me sents un peu plus sereine pour leur demander. Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? lapetitelili972 Mer 23 Jan - 2110Bonsoir,Je suis tout a fait d'accord avec toi laetitiat3 ! Je pense que que l'adoption fait intĂ©gralement partie de l'enfant car c'est ce qui fait ce qu'il est et ce qu'il sera plus tard en grandissant ! Moi on ne me la jamais cachĂ© et j'en suis bien contente ! J'Ă©tais placĂ©e en nourrice le temps de me trouver une famille et c'est elle qui m'a tout expliquer ! Elle s'est assise a cotĂ© de moi et m'a tout dit meme si quand j'Ă©tais petite je le savais ou du moins je savais que je ne reverrai plus ma mere bio ! Apres mon adoption, je faisais des reves qui se sont reveles etre des flashs puisqu'en fait, c'Ă©tait des souvenirs qui remontaient peu a peu ! J'en discutais avec ma mere adoptive parce que je ressentais de la colere quand je me levais, je ressentais de la colere envers celle qui m'avait mise au monde ! A l'adolescence j'ai fais une dĂ©pression et j'ai pensĂ© a plusieurs reprises que j'aurai prĂ©fĂ©rĂ© quelle avorte au lieu de me garder .............. Aujourd'hui, je suis plus apaisĂ©e mais je lui en veux encore un peu !!! Re "Toute vĂ©ritĂ© est-elle bonne Ă  dire" ? Espoir65 Jeu 24 Jan - 1149tu es passee toi aussi par pas mal de tourment lapetitelili, je suis ocntente de lire qu'aujourd'hui tu te sens mieux, est-ce que tu as des rapports a present avec ta mere bio? qu'est-ce que cela t'apporte? Sujets similairesPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum Dimanche dernier, nous Ă©tions au bord du Jourdain avec Jean-Baptiste et ses disciples. Nous avons Ă©voquĂ© la rencontre et l’appel des trois premiers disciples du Christ ainsi que le rĂŽle du Baptiste. L’Evangile de ce jour se situe aprĂšs l’arrestation de Jean-Baptiste », lorsque celui-ci achĂšve sa mission de tĂ©moin et de prĂ©curseur. Sa gloire fut de dĂ©signer JĂ©sus comme Ă©tant l’Agneau de Dieu, dĂ©sormais il faut que, selon ses propres mots, il diminue
 L’ami de l’Epoux va livrer sa vie en rendant tĂ©moignage Ă  la VĂ©ritĂ©. Comment en sommes-nous arrivĂ©s lĂ  ? HĂ©rode qui, selon saint Marc, aimait entendre le Baptiste et savait qu’il Ă©tait un homme juste et saint
 », l’avait fait arrĂȘter et mettre en prison Ă  cause d’HĂ©rodiade la femme de Philippe, son frĂšre, qu’il avait Ă©pousĂ©e. » En effet, Jean-Baptiste rĂ©pĂ©tait Ă  HĂ©rode, autant que cela lui Ă©tait possible Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frĂšre.» C’est ainsi qu’HĂ©rodiade fomenta un complot contre le Baptiste
 Jean-Baptiste est le prĂ©curseur du Christ jusqu’en sa passion, il est l’archĂ©type du disciple du Christ. Son amour de la VĂ©ritĂ©, c’est Ă  dire du Christ lui-mĂȘme, est un exemple pour tous les chrĂ©tiens. A chaque gĂ©nĂ©ration, aujourd’hui encore, nous avons un HĂ©rode » Ă  qui nous devons rendre le tĂ©moignage de la VĂ©ritĂ©. VĂ©ritĂ© que, selon le mot de BenoĂźt XVI, nous ne possĂ©dons-pas mais qui nous possĂšde et qui nous anime
 Elle est une bonne nouvelle, celle de la dĂ©livrance et de la victoire sur le pĂ©chĂ© et la mort
 JĂ©sus partit pour la GalilĂ©e proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu
 » Apporter la Bonne Nouvelle est la raison pour laquelle JĂ©sus est venu dans le monde. En grec, Bonne Nouvelle se dit Evangile ». Ce mot est dĂ©jĂ  prĂ©sent dans l’Ancien Testament en hĂ©breu. Chez le prophĂšte IsaĂŻe, ce mot signifie le salut, la venue du RĂšgne de Dieu, dont le message est une consolation. Dans le texte grec de la Bible, la Septante, le mot Evangile » dĂ©signe l’annonce d’une victoire, notamment dans les livres de Samuel et des Rois. Le mot a d’ailleurs le mĂȘme sens dans la littĂ©rature grecque profane de cette Ă©poque. Enfin, au premier siĂšcle, le mot prend une signification religieuse et salvifique dans le culte impĂ©rial. Aussi, lorsque JĂ©sus dit Les temps sont accomplis, le RĂšgne de Dieu est tout proche
 », le monde paĂŻen et celui de la Bible peuvent se rencontrer. Nous sommes Ă  la plĂ©nitude des temps. Les commentateurs remarquent, qu’à la diffĂ©rence des philosophes grecs, les Juifs s’intĂ©ressaient plus au contenu historique du temps qu’à la question philosophique de sa nature. L’élĂ©ment qualitatif du temps est plus important que le quantitatif. Le temps est le moyen qui est donnĂ© Ă  l’homme pour faire l’expĂ©rience de Dieu et de ses bienfaits
 Avec l’incarnation de JĂ©sus s’ouvre la plĂ©nitude des temps, c’est Ă  dire le moment prĂ©vu de toute Ă©ternitĂ© pour l’avĂšnement du rĂšgne de Dieu ; on parle de kairos ou de temps favorable. DĂ©sormais, les brebis perdues de la Maison d’IsraĂ«l et les paĂŻens vont eux aussi pouvoir faire l’expĂ©rience de la bĂ©nĂ©diction de Dieu. Convertissez-vous et croyez Ă  la Bonne Nouvelle.» JĂ©sus reprend le message du Baptiste et le rĂ©alise. Le deuxiĂšme dimanche de l’Avent, nous avons vu que saint Thomas d’Aquin disait que le Baptiste prĂ©parait Ă  la rĂ©ception du baptĂȘme de JĂ©sus par l’enseignement qui l’accompagnait et qui prĂ©parait les hommes Ă  la foi du Christ ; par l’idĂ©e qu’il donnait du baptĂȘme du Christ ; par la pĂ©nitence qui prĂ©parait les hommes Ă  recevoir l’effet du baptĂȘme du Christ1Somme ThĂ©ologique, III° partie, question 38. » Comme le souligne saint Hilaire de Poitiers Le rĂŽle des prophĂštes Ă©tait d’éloigner du pĂ©chĂ© ; le rĂŽle propre du Christ Ă©tait de sauver ceux qui croiraient en lui2Commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, II 2
 » DĂ©sormais en JĂ©sus le salut n’est plus seulement annoncĂ©, mais il est rendu possible pour tous. Saint CĂ©saire d’Arles d’ajouter Voyez, frĂšres bien-aimĂ©s, combien la bontĂ© de notre Dieu est grande envers nous, si grande qu’il veut remettre le pĂ©chĂ© de celui qui s’en reconnaĂźt coupable et le rĂ©pare avant le jugement 
 Aussi nous a-t-il appris la voie du repentir par laquelle nous pouvons rĂ©parer les dommages que nous avons causĂ©s, et nous corriger de nos fautes. Pour ĂȘtre sĂ»rs d’en obtenir le pardon, nous ne devons donc jamais cesser de regretter nos pĂ©chĂ©s. Si affaiblie que soit la nature humaine par tant de blessures, personne ne doit dĂ©sespĂ©rer. Car le Seigneur est d’une gĂ©nĂ©rositĂ© si grande qu’il rĂ©pand de bon cƓur sur tous ceux qui sont Ă  bout de force les dons de sa misĂ©ricorde3Sermon CXLIV
 » Passant au bord du lac de GalilĂ©e, il vit Simon et son frĂšre AndrĂ© en train de jeter leurs filets c’étaient des pĂȘcheurs. JĂ©sus leur dit Venez derriĂšre moi. Je ferai de vous des pĂȘcheurs d’hommes. » Nous pouvons remarquer que c’est alors que Simon et AndrĂ©, Jacques et Jean accomplissaient convenablement leur devoir d’état, que JĂ©sus les appela. Saint Augustin dit Ă  propos des versets qui suivent Les apĂŽtres ont reçu de JĂ©sus-Christ le filet de la parole de Dieu ; ils l’ont jetĂ© dans le monde comme dans une mer profonde, et ils ont conquis cette multitude de chrĂ©tiens que nous voyons et qui excite notre admiration4Sermon CCXLVIII. » ArrĂȘtons-nous quelques instants pour considĂ©rer les noms des ApĂŽtres et faire un peu d’étymologie. ZĂ©bĂ©dĂ©e veut dire cadeau de Dieu ; Jean Dieu a fait grĂące ; Jacques Il supplantera ou que Dieu protĂšge. C’est tout un programme les apĂŽtres, puis les fidĂšles du Christ, sont envoyĂ©s dans le monde pour annoncer que Dieu donne un cadeau, qu’il fait grĂące et qu’il protĂšge en supplantant et renversant le mal ? Nous pouvons dire que les disciples du Christ, s’ils lui restent fidĂšles, sont un cadeau, une grĂące, et une protection pour le monde
 En sommes-nous conscients et acceptons-nous cette mission ? Saint Ambroise dit Ă  propos des disciples Ils cherchaient dans la mer un gain mĂ©diocre et ils ont trouvĂ© celui qui est la vie ; ils ont abandonnĂ© une barque et ils ont trouvĂ© Dieu ; ils ont laissĂ© leur avirons et ils ont trouvĂ© le Verbe ; ils ont laissĂ© leurs cordages et ils ont trouvĂ© les liens de la foi ; ils ont laissĂ© reposer leurs filets et ils ont pris des hommes ; ils ont dĂ©laissĂ© la mer et ils ont trouvĂ© le ciel ; ils quittent ces flots oĂč ils sont ballottĂ©s pour Ă©tablir sur la pierre inĂ©branlable des Ăąmes agitĂ©es jusque-lĂ  par l’erreur5De Virginitate. » Je remarque une chose, c’est qu’ils ont rĂ©pondu aussitĂŽt » en faisant route avec lui. Dieu attend une rĂ©ponse rapide et solide de notre part. Aussi, chacun de nous peut demander la grĂące de comprendre ici et maintenant le sens du temps et de l’histoire comme kairĂłs », comme occasion favorable pour notre salut6BenoĂźt XVI, homĂ©lie du 26 novembre 2011», en faisant l’expĂ©rience de sa proximitĂ© dans la mĂ©ditation de sa Parole, la priĂšre personnelle et la rĂ©ception des sacrements. Cette expĂ©rience est le temps favorable qui nous permet de rĂ©pondre Ă  son appel Je ferai de vous des pĂȘcheurs d’hommes
 » Bonne semaine Ă  tous. Pod Dimanche dernier, le quatriĂšme personnage de l’Etat dans l’ordre protocolaire disait lors d’une interview Ă  propos de la libertĂ© d’expression “Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter Ă  la religion Catholique le fait qu’il y a une religion suprĂȘme pour chacun d’entre nous c’est la religion de la RĂ©publique.” A l’aune de l’Evangile de ce jour qui nous invite Ă  jeter les filets et Ă  ĂȘtre des pĂȘcheurs d’hommes et forts de l’enseignement du Pape, souvenons-nous que c’est la mentalitĂ© post-positiviste, de la mĂ©taphysique post-positiviste qui finit par conduire Ă  croire que les religions ou les expressions religieuses sont une sorte de sous-culture, qu’elles sont tolĂ©rĂ©es, mais sont peu de chose 
 C’est un hĂ©ritage des LumiĂšres. Tant de gens parlent mal des religions, s’en moquent, disons “jouent” avec la religion des autres. » Comme chrĂ©tiens nous avons une mission Ă  remplir dans ce monde ĂȘtre des tĂ©moins de la VĂ©ritĂ©. Notes

toute vérité n est pas bonne à dire bible